L’huile de tournesol raffinée figure parmi les huiles végétales les plus consommées dans le monde. Elle est appréciée pour son goût neutre, sa polyvalence culinaire et son profil nutritionnel favorable. Issue des graines de tournesol puis raffinée afin d’éliminer les impuretés, elle est utilisée en cuisine domestique, en friture, en boulangerie/pâtisserie ainsi que dans l’industrie alimentaire. Les variantes haute oléique sont particulièrement valorisées, grâce à leur stabilité à la friture et à leurs bénéfices reconnus pour la santé cardiovasculaire.
Historiquement, l’Ukraine, la Russie et la Turquie dominent les exportations mondiales. Cependant, de nouvelles origines telles que l’Espagne, la Colombie, le Brésil et l’Afrique du Sud développent leurs capacités industrielles de raffinage et cherchent à accroître leur présence sur les marchés internationaux.
L’Espagne est aujourd’hui la plus avancée parmi ces quatre pays en matière de raffinage. Bien que la production domestique de graines soit importante, elle ne couvre pas la demande nationale, d’où le recours massif aux importations de graines et d’huile brute principalement en provenance d’Ukraine et d’Argentine.
Le pays dispose d’infrastructures de raffinage modernes, avec plusieurs grands opérateurs industriels et une capacité installée de plusieurs centaines de milliers de tonnes par an. Grâce à une logistique portuaire/routière performante et des standards européens élevés en matière de qualité et traçabilité, l’Espagne est un exportateur compétitif en Europe, Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest.
Son axe de différenciation à l’export se situe davantage dans la qualité, la certification et le positionnement premium que dans le volume, en raison de la concurrence prix de l’Ukraine et de la Turquie.
Colombie : un futur hub d’embouteillage et de distribution régional
La Colombie produit très peu de graines de tournesol et dépend quasi entièrement des importations d’huile brute ou raffinée. Les acteurs locaux se concentrent principalement sur le raffinage secondaire, l’embouteillage et la redistribution.
Grâce à son positionnement logistique stratégique en Amérique latine, la Colombie possède le potentiel pour devenir un centre régional d’importation, de raffinage, de conditionnement et de réexportation vers le Pérou, l’Équateur, le Panama et d’autres marchés voisins. Pour cela, le pays devra sécuriser des approvisionnements long terme, optimiser les coûts de production, investir dans l’emballage moderne et cibler la montée en valeur via private label, certification non-OGM et segment “qualité contrôlée”.
L’industrie brésilienne d’huile de tournesol reste marginale face à l’huile de soja et de palme. La production de graines augmente toutefois progressivement. Quelques usines régionales triturent déjà le tournesol.
Grâce à son infrastructure agricole solide et ses capacités logistiques export éprouvées, le Brésil pourrait développer à moyen terme une offre plus significative, notamment dans les segments bio et haute oléique. Pour le moment, le marché reste principalement domestique, mais les bases de croissance future existent si la culture de tournesol se renforce comme rotation stratégique “anti-press soja”.
L’Afrique du Sud possède une industrie de trituration et de raffinage bien structurée, alimentant le marché local ainsi que les marchés voisins SADC (Botswana, Namibie, Lesotho etc.). La production varie cependant fortement selon les conditions climatiques, ce qui peut rendre nécessaire l’importation d’huile brute certaines années.
Les exportations sud-africaines sont réelles et en croissance, avec des volumes valorisés en dizaines de millions USD dans certaines années récentes. Les opportunités clés se trouvent dans :
les marchés régionaux SADC
le branding consommateur sud-africain intra-Africain
la certification traçabilité / durabilité locale
Les défis majeurs restent le changement climatique, la compétition avec le soja et la compétitivité logistique hors zone régionale.
La demande mondiale en huile de tournesol raffinée progresse, portée par la recherche d’huiles plus saines, non trans et valorisant la nutrition. La consommation augmente en Europe, au Moyen-Orient, en Asie centrale et dans les Amériques. Les États-Unis importent d'importants volumes, tout comme le Chili, le Mexique et les pays du Golfe.
Les certifications (ISCC, bio, non-OGM) deviennent un élément décisionnel clé à l’achat pour les segments premium retail.
L’Espagne a le profil idéal pour renforcer son rôle de plateforme méditerranéenne premium.
La Colombie peut devenir un hub régional d’embouteillage et de redistribution.
Le Brésil dispose du potentiel pour monter en gamme à moyen terme.
L’Afrique du Sud peut consolider le leadership régional SADC et élargir ses débouchés proches.
La dynamique globale reste positive et portée par les tendances santé, clean label, durabilité et transparence.
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Bibliographie
Sources internationales et mondiales
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